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Source : article Federec.com

Bilan 2022 – Filière Métaux Ferreux

La filière métal a connu en 2022 une baisse de son activité, plus ou moins importante selon la structure de l’entreprise. La hausse considérable des cours des matières de 2021 s’est prolongée début 2022 pour atteindre son apogée au printemps. Toutefois, comme attendu, les cours se sont effondrés à l’été pour se stabiliser pendant le 2nd semestre et retrouver un niveau semblable à celui d’avant la crise Covid.

Si l’année fut globalement positive, les effets de la guerre en Ukraine et de la crise de l’énergie qui en a résulté ont affecté le marché à partir du 2e trimestre. La filière a été impactée par la hausse des coûts de l’énergie, les installations nécessaires au recyclage des ferrailles (cisailles, broyeurs) étant très consommatrices en énergie. À cela se sont ajoutées, pour la même raison, les répercussions des stratégies adoptées par nos clients de la sidérurgie. Certains sidérurgistes ont décidé de fermer leurs fours (totalement ou partiellement) pendant plusieurs mois, cessant tout approvisionnement auprès de nos entreprises.

Le tonnage annuel collecté en 2022 n’atteint que 11 600 000 tonnes, soit une baisse de 10 % de la collecte des ferrailles par rapport à 2021. La filière métallique qui, après les difficultés de la crise du Covid, se relevait en 2021, commence à se stabiliser. L’augmentation des prix des ferrailles au 1er trimestre a conduit à déstocker massivement. Au cours des trimestres suivants, l’inverse se produit avec une baisse importante des cours.

On constate une baisse globale dans tous les postes de collecte, sauf pour les chutes de production (2 900 000 tonnes en 2022, soit 18 % de plus qu’en 2021). La baisse est considérable pour les ferrailles issues des centres VHU (1 160 000 tonnes 2022, due en partie à l’atonie du marché automobile, neuf et occasion (inflation)). L’achat au détail (2 436 000 tonnes en 2022, soit 10 % de moins qu’en 2021) et la collecte en provenance des déchèteries (580 000 tonnes en 2022, soit 11 % de moins qu’en 2021) affichent une baisse voisine de la baisse moyenne. On observe une chute plus importante pour les ferrailles issues de la démolition industrielle (812 000 tonnes en 2022, soit -21 % par rapport à 2021) et les ferrailles issues de bennes DND en mélange (821 000 tonnes en 2022, soit -27 % par rapport à 2021).

Les tonnages vendus sont moins élevés qu’en 2021 : ils sont estimés à 11 020 000 tonnes vendues en 2022, soit une baisse de 10 %. Cela correspond principalement à la baisse des tonnages collectés en 2022 et à la chute vertigineuse des prix de vente aux 2 e et 3e trimestres.

On observe peu d’évolution dans la typologie des qualités sortantes. La part des ferrailles cisaillées et découpées a augmenté (4 408 000 tonnes en 2022, soit +3,7% par rapport à 2021 au détriment de la part des ferrailles broyées (4 518 200 tonnes en 2022, soit -5,3 % par rapport à 2021). Cette inversion s’explique en partie par la différence de consommation d’énergie entre une cisaille et un broyeur.

Les chutes neuves et tournures représentent 5 % des qualités sortantes en 2022soit 551 000 tonnes revendues et accusent une baisse de 45 % au regard de leur part en 2021. Enfin, la baisse est considérable pour les autres qualités de ferrailles (1 322 400 tonnes en 2022, soit -33,8 % par rapport à 2021).
Les capacités de consommation de MPiR en France ont évolué pendant l’année 2022, notamment avec la hausse du prix de l’énergie en fin d’année.

Certains hauts fourneaux et fours à arcs électriques ont été mis à l’arrêt (total ou partiel) pendant l’hiver, ce qui a conduit à une baisse des ventes en France (4 959 000 tonnes en 2022, soit 30,6 % de moins qu’en 2021). Les entreprises de recyclage de ferrailles ont dû s’adapter en trouvant d’autres débouchés. Les ferrailles non consommées en France ont été majoritairement exportées hors UE (1 653 000 tonnes en 2022, soit 140 % de plus qu’en 2021), notamment en Turquie.

Toutefois, les ventes en France représentent toujours la part la plus importante des débouchés des ferrailles (45 % des ventes). Les ventes au sein de l’UE sont stables (4 408 000 tonnes en 2022, soit 0,2 % de moins qu’en 2021).

Les cours des métaux ferreux en 2022 ont été chahutés par l’alternance de baisses et de hausses, comme en 2021. Les prix de vente des déchets des métaux ferreux étaient très élevés en début d’année 2022 puis ont connu une forte baisse à partir du 2e trimestre (-150 €/t en moyenne de mai à décembre 2022). Le chiffre d’affaires pour 2022 s’établit à 2,26 Md€ soit une baisse de -16,3 % par rapport au chiffre d’affaires 2021.

 

Enjeux 2023 et Perspectives 2024

Les effets de la crise de l’énergie se font toujours sentir et pourraient perdurer. Contraintes de s’adapter, les entreprises devraient supporter des coûts supplémentaires. Elles constatent par ailleurs que les consommateurs de ferrailles adoptent de nouvelles stratégies économiques (sécurisation des approvisionnements, décarbonation). Logiquement, moins de débouchés conduisent à une baisse de la consommation car il y a moins de MPiR.

En 2023, les cours des métaux ferreux se stabilisent. Les prix de vente des déchets de métaux ferreux ont augmenté au 1er trimestre 2023 avec une tendance à la baisse au 2e trimestre.

La filière vit au rythme de nombreuses règlementions en France et dans l’UE (Critical and raw materials Act, End-of-life Vehicules Regulation, Feuille de route décarbonation des filières industrielles) qui illustrent les inquiétudes sur la sécurisation des approvisionnements en matières premières. Les conséquences de l’application de ces textes sont encore floues. Toutefois, elles conduiront certainement les entreprises à revoir leur stratégie économique et industrielle en amont et en aval. Comme à l’accoutumé, les entreprises de recyclage devront s’adapter.

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